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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

Précédent : L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante

Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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23 octobre 2019 3 23 /10 /octobre /2019 14:28

1. La première n’est pas à proprement parlé une contrevérité, plutôt l’illustration de l’imagination sans borne de l’Union européenne lorsqu’il s’agit de pondre des réglementations aussi absurdes que contre-productives. En 1990, les Etats-membres ont ainsi créé le concept d’« OGM ».

La Directive (alourdie en 2001) définit par la loi ce qu’est une « modification génétique » et ce qui ne l’est pas (mais qui l’est quand même scientifiquement), tout en exonérant de la réglementation des modifications génétiques qu’elle reconnait comme telles plus haut dans le texte de la Directive.

Il reste donc au final une technique, la plus récente à l’époque (la transgénèse), sur laquelle pèsera, sans preuve d’une quelconque nécessité scientifique, des contraintes d’évaluations lourdes et coûteuses.

 

Il faut garder en mémoire pour ce qui suit qu’un OGM est défini réglementairement par une méthode d’obtention dudit organisme et non par ses propriétés, ce qui serait plus pertinent.

 

2. La meilleure illustration de “la post-vérité" sur les OGM est l’allégation qu’ils seraient stériles. Ce mythe provient d’une extrapolation abusive : des brevets décrivent effectivement des concepts pour produire des graines stériles. Mais sur le terrain, aucune variété de plante dans cette catégorie réglementaire des « OGM » n’est stérile.

 

3. La "post-vérité" n’a pas besoin n’être cohérente : ainsi ces allégations de stérilité sont en contradiction manifeste avec d’autres affirmant que les OGM vont se disséminer partout. Alors, « stérile » ou « tout envahir », il faut choisir ! En fait, c’est ni l’un ni l’autre.

 

4. L’agriculteur n’aurait plus le droit de ressemer une partie de sa récolte à cause des brevets. Cet argument a permis aux opposants de mobiliser une partie de la société civile contre les OGM, sur le thème d’une « appropriation » des semences, voire d’un « contrôle sur notre alimentation ». Pourtant c’est un mensonge : la législation européenne sur les brevets concernant les inventions biotechnologiques permet à l’agriculteur de produire des semences de ferme pour son propre usage (voir la Directive Européenne 98/44/EC et l’article 14 du règlement (CE) n° 2100/94).

 

5. Bobard apparenté au précédent, un agriculteur pourrait être contraint de payer alors que l’OGM est arrivé par hasard dans son champ. En réalité, aucun agriculteur, dans aucun pays, n’a à payer de “royalties” si des traces d’OGM sont détectées dans son champ, par exemple à la suite d’une pollinisation fortuite d’un champ voisin. Ce mythe a été construit autour de l’agriculteur canadien Percy Schmeiser.

Les lobbies anti-OGM ont ici habilement exploité le thème de David (le “gentil petit agriculteur”) face à Goliath (la “méchante grande multinationale”) à la suite d’un procès intenté par Monsanto à cet agriculteur. En réalité la justice canadienne a établi qu’il y a eu des actes délibérés de l’agriculteur pour s’approprier des semences sans s’acquitter des “royalties” selon la réglementation canadienne.

 

6. Les OGM seraient un échec, leurs rendements ne seraient pas meilleurs. Il faut d’abord noter qu’aucun de ces organismes n’a été amélioré pour augmenter les rendements, mais plutôt pour éviter des pertes de rendements (dues à des insectes ravageurs ou à des mauvaises herbes). La réalité est que ~18 millions de fermiers dans 26 pays (dont 19 pays en développement) ont choisi des OGM, là où ils étaient libres de le faire (ce qui n’est pas le cas dans la plupart des pays européens).

 

7. Des rapports démontreraient des effets toxiques dans l’alimentation. Si cela était le cas, sachant que de nombreux pays utilisent des OGM pour nourrir leur bétail depuis 1996, cela aurait été constaté par les éleveurs et les vétérinaires.

Il suffit pour se rendre compte des manipulations sur ce sujet d’examiner les photographies propagées par le chercheur-militant Séralini en septembre 2012 :

chacun a vu sur internet ces photos de rats affligés de tumeurs monstrueuses. Est-ce la preuve ? Regardons de plus près les photos : un rat avait mangé un OGM, l’autre bu un herbicide et le troisième mangé l’OGM ET bu le produit chimique (pendant 2 ans). Oui, mais où est le rat témoin (sans consommation d’OGM et sans avoir bu l’herbicide) ? Il n’est jamais montré, et pour cause : il avait aussi des tumeurs, tout simplement parce que les rats de cette race développent fréquemment des tumeurs lorsqu’ils sont âgés.

Sur l'Affaire Séralini, lire ce résumé documenté.

 

8. Les OGM affecteraient « la biodiversité ». En réalité, il faut distinguer cas par cas.

Certains organismes (comme le maïs MON810 qui a obtenu une autorisation européenne en 1998) ont été améliorés pour produire eux-mêmes une protéine aux effets extrêmement spécifiques contre certains insectes ravageurs. Le même principe actif combat également des insectes nuisibles, en agriculture (biologique) et jardinage, cette fois par épandage. Et cela depuis des décennies ! Sans problème constaté !

 

9. Des super-mauvaises herbes seraient apparues. En fait, si on utilise année après année le même herbicide (ou tout autre produit), les organismes visés deviennent résistants. Rien de nouveau, ni spécifique aux OGM. Cela est le cas pour tous les herbicides utilisés. Le problème vient d’une mauvaise gestion agronomique de ces phénomènes (pas la catégorie juridique «OGM» en tant que telle, mais leur utilisation productiviste).

 

10. Les OGM seraient insuffisamment étudiés ou uniquement par les industriels. En réalité, les évaluations imposées par la réglementation européenne sont disproportionnées par rapport aux risques réels (très faibles et de même nature que ceux des autres méthodes d’amélioration des plantes non soumises à de telles évaluations). Elles continuent à être alourdies sans raison scientifique.

Indépendamment des industriels, la recherche publique, dans de nombreux pays, ont réalisé des études dans tous les domaines (santé et environnement). Il en existe des milliers (voir mes articles de revue, dans des journaux scientifiques, sur ce sujet). On peut citer les études toxicologiques du projet européen «GRACE» ou encore du projet «G-TwYST»   (qui ont notamment répété les expériences de Séralini et collègues, en les infirmant). Les études sérieuses ne justifient aucun alarmiste.

Il n’existe aucun organisme scientifique digne de ce nom qui confirme les allégations sur les risques des opposants.

 

Ce qui devrait nous inquiéter ce n'est pas la catégorie réglementaire des "OGM", mais que des mensonges maintes fois répétés puissent devenir "vérité" médiatique en démocratie...

 

Version originale publiée dans ce magazine.

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30 août 2018 4 30 /08 /août /2018 14:02

1. La première n’est pas à proprement parlé une contre-vérité, plutôt l’illustration de l’imagination sans borne de l’Union européenne lorsqu’il s’agit de pondre des réglementations aussi absurdes que contre-productives. En 1990, les Etats-membres ont ainsi créé le concept d’« OGM ».

La Directive définit par la loi ce qu’est une « modification génétique » et ce qui ne l’est pas (mais qui l’est quand même scientifiquement), tout en exonérant de la réglementation des modifications génétiques qu’elle reconnait comme telles plus haut dans le texte de la Directive.

Il reste donc au final une technique, la plus récente à l’époque (la transgénèse), sur laquelle pèsera, sans preuve d’une quelconque nécessité scientifique, des contraintes d’évaluations lourdes et coûteuses. Il faut garder en mémoire pour ce qui suit qu’un OGM est défini réglementairement par une méthode d’obtention dudit organisme et non par ses propriétés, ce qui serait plus pertinent.

 

2. La meilleure illustration de “la post-vérité" sur les OGM est l’allégation qu’ils seraient stériles. Ce mythe provient d’une extrapolation abusive : des brevets décrivent effectivement des concepts pour produire des graines stériles. Mais sur le terrain, aucune variété de plante dans cette catégorie réglementaire des « OGM » n’est stérile.

 

3. La "post-vérité" n’a pas besoin n’être cohérente : ainsi ces allégations de stérilité sont en contradiction manifeste avec d’autres affirmant que les OGM vont se disséminer partout. Alors, « stérile » ou « tout envahir », il faut choisir ! En fait, c’est ni l’un ni l’autre.

 

4. L’agriculteur n’aurait plus le droit de ressemer une partie de sa récolte à cause des brevets. Cet argument a permis aux opposants de mobiliser une partie de la société civile contre les OGM, sur le thème d’une « appropriation » des semences, voire d’un « contrôle sur notre alimentation ». Pourtant c’est un mensonge : la législation européenne sur les brevets concernant les inventions biotechnologiques permet à l’agriculteur de produire des semences de ferme pour son propre usage (voir la Directive Européenne 98/44/EC et l’article 14 du règlement (CE) n° 2100/94).

 

5. Bobard apparenté au précédent, un agriculteur pourrait être contraint de payer alors que l’OGM est arrivé par hasard dans son champ. En réalité, aucun agriculteur, dans aucun pays, n’a à payer de “royalties” si des traces d’OGM sont détectées dans son champ, par exemple à la suite d’une pollinisation fortuite d’un champ voisin. Ce mythe a été construit autour de l’agriculteur canadien Percy Schmeiser.

Les lobbies anti-OGM ont ici habilement exploité le thème de David (le “gentil petit agriculteur”) face à Goliath (la “méchante grande multinationale”) à la suite d’un procès intenté par Monsanto à cet agriculteur. En réalité la justice canadienne a établi qu’il y a eu des actes délibérés de l’agriculteur pour s’approprier des semences sans s’acquitter des “royalties” selon la réglementation canadienne.

 

6. Les OGM seraient un échec, leurs rendements ne seraient pas meilleurs. Il faut d’abord noter qu’aucun de ces organismes n’a été amélioré pour augmenter les rendements, mais plutôt pour éviter des pertes de rendements (dues à des insectes ravageurs ou à des mauvaises herbes). La réalité est que ~18 millions de fermiers dans 26 pays (dont 19 pays en développement) ont choisi des OGM, là où ils étaient libres de le faire (ce qui n’est pas le cas dans la plupart des pays européens).

 

7. Des rapports démontreraient des effets toxiques dans l’alimentation. Si cela était le cas, sachant que de nombreux pays utilisent des OGM pour nourrir leur bétail depuis 1996, cela aurait été constaté par les éleveurs et les vétérinaires. Il suffit pour se rendre compte des manipulations sur ce sujet d’examiner les photographies propagées par le chercheur-militant Séralini en septembre 2012 :

chacun a vu sur internet ces photos de rats affligés de tumeurs monstrueuses. Est-ce la preuve ? Regardons de plus près les photos : un rat avait mangé un OGM, l’autre bu un herbicide et le troisième mangé l’OGM ET bu le produit chimique (pendant 2 ans). Oui, mais où est le rat témoin (sans consommation d’OGM et sans avoir bu l’herbicide) ? Il n’est jamais montré, et pour cause : il avait aussi des tumeurs, tout simplement parce que les rats de cette race développent fréquemment des tumeurs lorsqu’ils sont âgés.

 

8. Les OGM affecteraient « la biodiversité ». En réalité, il faut distinguer cas par cas.

Certains organismes (comme le maïs MON810 qui a obtenu une autorisation européenne en 1998) ont été améliorés pour produire eux-mêmes une protéine aux effets extrêmement spécifiques contre certains insectes ravageurs. Le même principe actif combat également des insectes nuisibles, en agriculture (biologique) et jardinage, cette fois par épandageEt cela depuis des décennies ! Sans problème constaté !

 

9. Des super-mauvaises herbes seraient apparues. En fait, si on utilise année après année le même herbicide (ou tout autre produit), les organismes visés deviennent résistants. Rien de nouveau, ni spécifique aux OGM. Cela est le cas pour tous les herbicides utilisés. Le problème vient d’une mauvaise gestion agronomique de ces phénomènes (cela peut exister), pas du fait d’être ou pas dans la catégorie juridique des « OGM ».

 

10. Les OGM seraient insuffisamment étudiés ou uniquement par les industriels. En réalité, les évaluations imposées par la réglementation européenne sont disproportionnées par rapport aux risques réels (très faibles et de même nature que ceux des autres méthodes d’amélioration des plantes non soumises à de telles évaluations). Elles continuent à être alourdies sans raison scientifique.

Indépendamment des industriels, la recherche publique, dans de nombreux pays, ont réalisé des études dans tous les domaines (santé et environnement). Il en existe des milliers. On peut citer les études toxicologiques du projet européen GRACE ou encore du projet «G-TwYST»   (qui ont notamment répété les expériences de Séralini et collègues, en les infirmant). Les études sérieuses ne justifient aucun alarmiste.

Il n’existe aucun organisme scientifique digne de ce nom qui confirme les allégations sur les risques des opposants.

 

Ce qui devrait nous inquiéter ce n'est pas la catégorie réglementaire des "OGM", mais que des mensonges maintes fois répétés puissent devenir "vérité" médiatique en démocratie...

 

Version originale publiée sur :

https://wszystkoconajwazniejsze.pl/marcel-kuntz-les-dix-mensonges-sur-les-ogm/

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14 juillet 2017 5 14 /07 /juillet /2017 10:07

Oxford Dictionaries a sélectionné “post-truth” (post-vérité) comme le ‘Word of the Year’ de l’année passée. Il est défini comme  « concernant ou dénotant des circonstances dans lesquelles les faits objectifs sont moins influents dans la formation de l'opinion publique que les appels à l'émotion et à la conviction personnelle » (trad.), avec le commentaire : « dans cette ère de politique post-vérité, il est facile de choisir des données et d’arriver à n'importe quelle conclusion que vous désirez ». Les auteurs pensaient manifestement au referendum sur le Brexit et à l’élection présidentielle aux Etats-Unis, et peut-être à d’autres gouvernements qualifiés de “populistes”.

Cependant, cette définition de la “post-vérité” s’applique aussi bien à ce qui s’est passé dans le domaine scientifique et technologique ces 20 dernières années.

 

Je propose d’illustrer ma démonstration par le cas des « OGM » et les 10 meilleures” contre-vérités les concernant.

 

1. Le premier n’est pas à proprement parlé une contre-vérité, plutôt l’illustration de l’imagination sans borne de l’Union européenne lorsqu’il s’agit de pondre des réglementations aussi absurdes que contre-productives. En 1990, les Etats-membres ont ainsi créé le concept d’« OGM ». La Directive liste toutes les méthodes qui permettent d’améliorer les propriétés d’un organisme (une plante par exemple) pour répondre à des besoins humains (agricoles par exemple), pour les exclure toutes dans les annexes de cette Directive. Toutes sauf une technique, la plus récente, sur laquelle pèsera, sans preuve d’une quelconque nécessité scientifique, des contraintes d’évaluations lourdes et coûteuses. Il faut donc garder en mémoire pour ce qui suit qu’un OGM est défini réglementairement par une méthode d’obtention dudit organisme et non par ses propriétés, ce qui serait plus pertinent.

 

2. Pour moi la meilleure illustration du “post-truth” sur les OGM est l’allégation qu’ils seraient stériles. Ce mythe provient d’une extrapolation abusive : des brevets décrivent effectivement des concepts pour produire des graines stériles. Mais sur le terrainaucune variété de plante dans cette catégorie réglementaire des « OGM » n’est stérile.

 

3. Le “post-truth” n’a pas besoin n’être cohérent : ainsi ces allégations de stérilité sont en contradiction manifeste avec d’autres affirmant que les OGM vont se disséminer partout. Alors, « stérile » ou « tout envahir », il faut choisir ! En fait, c’est ni l’un ni l’autre.

 

4. L’agriculteur n’aurait plus le droit de ressemer une partie de sa récolte à cause des brevets. Cet argument a permis aux opposants de mobiliser une partie de la société civile contre les OGM, sur le thème d’une « appropriation » des semences, voire d’un « contrôle sur notre alimentation ». Pourtant c’est un mensonge : la législation européenne sur les brevets concernant les inventions biotechnologiques permet à l’agriculteur de produire des semences de ferme pour son propre usage (voir la Directive Européenne 98/44/EC et l’article 14 du règlement (CE) n° 2100/94).

 

5. Bobard apparenté au précédent, un agriculteur pourrait être contraint de payer alors que l’OGM  est arrivé par hasard dans son champ. En réalité, aucun agriculteur, dans aucun pays, n’a à payer de “royalties” si des traces d’OGM sont détectées dans son champ, par exemple à la suite d’une pollinisation fortuite d’un champ voisin. Ce mythe a été construit autour de l’agriculteur canadien Percy Schmeiser. Les lobbies anti-OGM ont habilement exploité le thème de David (le “gentil petit agriculteur”) face à Goliath (la “méchante grande multinationale”) à la suite d’un procès intenté par Monsanto à cet agriculteur.  En réalité la justice canadienne a établi qu’il y a eu des actes délibérés de l’agriculteur pour s’approprier des semences sans s’acquitter des “royalties” selon la réglementation canadienne.

 

6. Les OGM seraient un échec, leurs rendements ne seraient pas meilleurs. Il faut d’abord noter qu’aucun de ces organismes n’a été amélioré pour augmenter les rendements, mais plutôt pour éviter des pertes de rendements (dues à des insectes ravageurs ou à des mauvaises herbes). La réalité est que ~18 millions de fermiers dans 26 pays (dont 19 pays en développement) ont choisi des OGM, là où ils étaient libres de le faire (ce qui n’est pas le cas dans la plupart des pays européens).

 

7. Des rapports démontreraient des effets toxiques dans l’alimentation. Si cela était le cas, sachant que de nombreux pays utilisent des OGM pour nourrir leur bétail depuis 1996, cela aurait été constaté par les éleveurs et les vétérinaires. Il suffit pour se rendre compte des manipulations sur ce sujet d’examiner les photographies propagées par le chercheur-militant Séralini en septembre 2012 : chacun a vu sur internet ces photos de rats affligés de tumeurs monstrueuses. Est-ce la preuve ? Regardons de plus près les photos : un rat avait mangé un OGM, l’autre bu un herbicide et le troisième mangé l’OGM ET bu le produit chimique (pendant 2 ans). Oui, mais où est le rat témoin (sans consommation d’OGM et sans avoir bu l’herbicide) ? Il n’est jamais montré, et pour cause : il avait aussi des tumeurs, tout simplement parce que cette race de rats développe fréquemment des tumeurs lorsqu’ils sont âgés.

 

8. On ne saurait rien des insecticides produits par les OGM. En fait, certains organismes (comme le maïs MON810 qui a obtenu une autorisation européenne en 1998) ont été améliorés pour produire eux-mêmes une protéine aux effets extrêmement spécifiques contre certains insectes ravageurs. Le même principe actif combat également des insectes nuisibles, en agriculture (biologique) et jardinage, cette fois par épandage.  Et cela depuis des décennies ! Sans problème constaté !

 

9. Des super-mauvaises herbes seraient apparues. En fait, si on utilise année après année le même herbicide (ou tout autre produit), les organismes visés deviennent résistants. Rien de nouveau, ni spécifique aux OGM. Cela est le cas pour tous les herbicides utilisés, y compris en France où l’on ne cultive pas d’OGM. Le problème vient d’une mauvaise gestion agronomique de ces phénomènes, pas du fait d’être ou pas dans la catégorie juridique des « OGM ».

 

10. Les OGM seraient insuffisamment étudiés ou uniquement par les industriels. En fait, les évaluations imposées par la règlementation européenne sont disproportionnées et continuent à être alourdies sans raison scientifique. Indépendamment des industriels, la recherche publique, dans de nombreux pays, ont réalisé des études dans tous les domaines (santé et environnement). Il en existe des milliers. On peut citer les études toxicologiques du projet européen GRACE. Ces études ne justifient aucun alarmiste.  

 

 

La “post-vérité” recouvre une stratégie délibérée, malheureusement souvent payante, déclinée dans beaucoup de domaines techniques, comme la biologie (les biotechnologies vertes comme les OGM, mais aussi les vaccins), la chimie (les pesticides sont un grand classique des marchands de peur) ou encore la physique (notamment dans le domaine de l’énergie). Leur point commun ? La volonté de mettre des bâtons dans les roues de l’économie chez certains activistes "anti-capitalistes". Ou d’exploiter des peurs chez les démagogues. Ou encore de prendre des parts de marché chez des industriels concurrents.  Les trois vont souvent ensemble. La “post-vérité” pose bien un problème démocratique majeur…

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9 octobre 2016 7 09 /10 /octobre /2016 09:15
Les liaisons dangereuses entre Que Choisir et la politique

La revue consumériste Que Choisir a publié dans son numéro de septembre 2016 un article d’un journaliste, Erwan Seznec, intitulé « Traitements bio – Toxiques naturellement » qui explique des faits bien connus des agriculteurs et des spécialistes : l'agriculture biologique (AB) utilise aussi des pesticides, agréés par leur cahier des charges,  et que ceux-ci ne sont pas forcément exempts de toxicité.

Ces faits sont généralement occultés par les lobbies pro-AB, qui communiquent sur l’AB comme « alternative aux pesticides » et tendent à propager l’idée que AB = produits non-traités. Le tout généralement sans susciter beaucoup de critiques…

 

Cet article de Que Choisir n’a pas, bien sûr, été apprécié dans les milieux de l’écologie politique, soutiens inconditionnels de l’AB.

C’est bien sûr leur droit, chacun étant libre de croire ce qu’il veut, même des choses fausses. Sauf que cette liberté n’entre pas dans la vision du monde de l’écologie politique. Certains activistes sont donc intervenus auprès de Que Choisir. C’est aussi leur droit de s’exprimer. Ils ne s’en privent d’ailleurs pas, ces adeptes du lobbying frénétique (y a-t-il une seule commune, par exemple, même la plus petite, qui ne l’a pas subi ?).

 

Sauf que cette affaire révèle plus que du lobbying à visée politique : la volonté de faire virer Seznec, journaliste pigiste à Que Choisir.

Cela apparait sur un blog temporaire ouvert spécialement par le journaliste, qui révèle des échanges de courriels entre militants écologistes qui lui sont parvenus et qu’il a choisi de rendre publics. Le lecteur pourra trouver des détails sur l’affaire sur des sites spécialisés :

http://www.agriculture-environnement.fr/a-la-une/seznec-ecologie-radicale-le-lobby-bio-et-le-maccarthysme

http://www.forumphyto.fr/2016/09/30/les-pressions-deelv-pour-faire-taire-un-journaliste-de-que-choisir/

http://seppi.over-blog.com/2016/10/affaire-seznec-allo-la-presse-allo-eelv.html

 

Des militants écologistes installés comme chez eux au sein de l’organisation consumériste.

Nous ne divulguerons pas ici les leaks des échanges entre militants écologistes. Il parait cependant justifié de demander des comptes à l’UFC-Que Choisir sur ses liens avec des militants politiques. Comme d’ailleurs certains médias : j’en veux pour preuve leur capacité à susciter par exemple la diffusion à la télévision, à flux tendu, de docu-menteurs contre diverses industries...

Pour en revenir à l’affaire Que Choisir, on peut citer le cas d’un militant associatif, membre d’EELV, ayant des liens reconnu par lui-même avec Biocoop (premier réseau de magasins bio en France) qui a « rejoint l’UFC-Que Choisir pour gérer le secteur de l’eau et de l’agriculture » (voir http://vienne.eelv.fr/poitiers-sud-vienne/bureau-poitiers/). De tels conflits d’intérêt ne peuvent que discréditer l’organisation consumériste.

 

L’UFC-Que Choisir n’est pas la seule à entretenir des liens contre-nature (sans jeux de mots).

La Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie (CLCV) a été pris en flagrant délit dans un livre, présenté comme un guide sur les rayonnements, OGM et nanotechnologie, mais qui a pris ses sources de manière totalement biaisée (voir http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1778). L’Association Léo Lagrange pour la défense des consommateurs est adhérente d’une « Alliance Paysans Ecologistes Consommateurs », à côté de la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique et d’autres organisations de l’écologie politique. L’INC-60 millions de consommateur a été un acteur zélé de certaines campagnes des écologistes (voir http://alerte-environnement.fr/2015/06/15/60-millions-de-consommateurs-sombre-dans-la-caricature/).

 

La question que l’on doit se poser en tant que consommateur est : avons-nous des associations pour défendre nos intérêts ou pour nous faire peur et participer ainsi au sabotage d’activités économiques (ce à quoi semble se résumer aujourd’hui le projet politique écologiste) ?

 

_____________________________________________________________________

Pour tenter de répondre à cette question j'ai posé la même question à 2 antennes locales de l'UFC-Que Choisir (la seule option disponible sur leur site).

Question envoyée UFC-QUE CHOISIR DU HAUT-RHIN :

Bonjour, je souhaite avoir votre position sur cette affaire de liens entre QC et un clan politique: http://www.marcel-kuntz-ogm.fr/2016/10/que-choisir-et-la-politique.html

Approuvez vous ce mélange des genres ? Soutenez vous la volonté de ces militants de faire virer un journaliste ?

MK

 

Réponse UFC-QUE CHOISIR DU HAUT-RHIN 

La réponse à votre question : 

Désolé, Il ne s'agit pas, pour nous d'un sujet consumériste local.

 

Commentaire MK :

Bottage en touche peu convaincant...

 

Même question envoyée UFC-QUE CHOISIR Grenoble

 

Réponse officielle :

Monsieur,

 Vous avez interrogé notre association locale de Grenoble (en copie de ce mail), au sujet d’une polémique relayée notamment sur votre blog, faisant état de l’influence alléguée de militants politiques sur notre gouvernance et nos médias.

Nous vous remercions pour votre alerte et nous tenions à vous rassurer sur le fait que l’indépendance de notre association et de ses médias n’était nullement remise en cause.

En effet, et comme vous le savez peut être nos dispositions statutaires prévoient des cas d’incompatibilité entre une fonction dirigeante au sein de nos associations affiliées ou de notre Fédération avec un engagement similaire dans un parti politique.

Ainsi l’article 6 a) de nos statuts précise que : « Ne sont pas éligibles au Conseil d’administration, les personnes ayant une fonction dirigeante dans une activité de distribution, production, un syndicat, un groupe de presse, un groupe financier, un parti politique et susceptibles de porter atteinte à l’indépendance de l’association. »

C’est pourquoi nous avons demandé à notre association locale de Poitiers dont est membre et dirigeant Monsieur Serge RIVET, de prendre les mesures nécessaires pour assurer le respect de ces dispositions.

Quant au départ de Monsieur Seznec de la rédaction de Que Choisir il n’est nullement lié à une quelconque intervention d’un « lobby bio », mais résulte d’un choix personnel, comme il l’explique sur la note de blog mentionnée dans votre alerte

Soyez certain que nous continuerons à informer de manière objective et indépendante le consommateur, qui est le seul sujet de nos préoccupations.

 

Veuillez croire, Monsieur à l’assurance de nos sentiments dévoués.

Alain Bazot

Président et Directeur des publications

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27 mai 2016 5 27 /05 /mai /2016 09:16

Le 18 mai j’ai signalé sur mon compte Facebook la parution du dernier rapport de l’Académie des Sciences des Etats-Unis (NAS) sur les plantes génétiquement ingéniérées (GE), comme on dit là-bas. Bref, les « OGM » que toute la galaxie de l’écologie politique décrit comme responsables de tout ce que l’on peut imaginer de pire.

 

Comme tous les autres rapports scientifiques émanant d’une source scientifique crédible, ce rapport conclut que la technique de transgénèse appliquée aux végétaux ne présente pas de risques spécifiques par rapport aux autres techniques d’amélioration des plantes pour des besoins agricoles (ces autres techniques ne subissent pas un examen aussi exhaustif avant mise sur le marché).

 

Le rapport examine aussi les connaissances disponibles sur les divers points en débat (comme ces débats durent depuis 20 ans, les scientifiques ont eu le temps d’accumuler de nombreuses données !) et il conclut notamment, par une formulation excessivement prudente, qu’ « aucune différence a été trouvée qui implique un risque accru pour la santé humaine pour ces aliments GE par rapport à leur homologues non-GE ».

 

Autrement dit, pour parler sans circonvolutions, les lobbies anti-OGM vous ont raconté des sornettes sur les OGM depuis 20 ans !

 

De bonne foi (tout le monde peut se tromper) ou mensonges délibérés ?

La réponse est facile à trouver, par de multiples approches. Je vous en propose une. Si on a des arguments à faire valoir, par exemple sur ce rapport du NAS, on les expose. C’est ce qu’a fait H. Miller par exemple.

Mais pas les lobbies anti-OGM : ils ont préféré faire ce qu’ils font habituellement en pareille circonstance (confrontés à des faits scientifiques qui invalident leurs allégations), se livrer à des attaques ad hominem

 

Dans "L'art d'avoir toujours raison", A. Schopenhauer expliquait que lorsqu'on n'avait plus d'argument dans un débat, il fallait utiliser "l'ultime stratagème" : devenir insultant, se livrer à des attaques personnelles. En utilisant de manière compulsive cet ultime stratagème, les lobbies de l'écologie politique prouvent qu'ils n'ont pas d'arguments scientifiques à faire valoir. C’est un aveu !

 

C’est un honneur d’être attaqué par des extrémistes

Je ne l’ai pas mentionné jusqu’à présent (je n’éprouve pas le besoin de me mettre en avant), mais il se trouve que j’étais un relecteur de ce rapport du NAS (un « reviewer » comme on dit). Le seul Français. Mais le point important ici est que le rôle d’un reviewer est de traquer les erreurs, les omissions, s’il y en a, et de les signaler aux auteurs. Ce que j’ai fait, ni plus ni moins.

Cela m’a néanmoins valu des attaques personnelles par ce fameux ultime stratagème… Cela tourne au comique de répétition : je serais payé par Monsanto ! Je ne vais pas une fois de plus réfuter ces balivernes, et je me contente de rappeler ma mise au point de 2009. Déjà ? Eh oui !

 

L’occasion de rappeler mes travaux scientifiques d’évaluations des OGM

Voici la liste de mes publications, avec divers collègues (sans aucun financement privé), sur ce thème:

  • Ricroch, JBB. Bergé and M. Kuntz (2010) Is the German Suspension of MON810 Maize Cultivation Scientifically Justified ? Transgenic Research 19, 1-12.
  • AE. Ricroch, JB. Bergé and M. Kuntz (2011) Evaluation of Genetically Engineered Crops   Transcriptomic, Proteomic, and Metabolomic Profiling Techniques. Plant Physiology, 155: 1752-1761. 
  • C. Snell, A. Bernheim, JB. Berge, M. Kuntz, G. Pascal, A. Paris, AE. Ricroch (2012) Assessment of the health impact of GM plant diets in long-term and multigenerational animal feeding trials: A literature review. Food and Chemical Toxicology 50 : 1134–1148 
  • M. Kuntz (2012) Destruction of public and governmental experiments of GMO in Europe. GM Crops & Food, Vol. 3(4), pages 1-7, October/November/December 2012
  • M. Kuntz (2012) The post-modern assault on science. EMBO reports 13: 885-889
  • M. Kuntz (2013) Why the postmodern attitude towards science should be denounced. EMBO reports 14(2):114-6
  • Ricroch AE and Kuntz M (2013) Evaluation of genetically engineered crops using proteomics. In: Proteomics in Food. Principles and applications (Toldra F. and Nollet LML., eds) Springer, pp.503-514 
  • Ricroch AE, Bernheim A, Snell C, Pascal G, Paris A and Kuntz M (2013) Long-term and multigenerational animal feeding studies. In: Animal nutrition with transgenic plants (Flachowsky G, ed.) CABI biotechnology series,  pp. 112-129 
  • M. Kuntz, J. Davison and A.E. Ricroch (2013) What the French ban of Bt MON810 maize means for science-based risk assessment. Nature Biotechnology 31(6): 498-500 
  • M. Kuntz (2014) The GMO case in France: Politics, lawlessness and postmodernism. GM Crops & Food 5(3): 163-169
  • Kuntz M (2014)  Is it possible to overcome the GMO controversy? Some elements for a philosophical perspective. In : Plant Biotechnology. Experiences and future prospects (Ricroch A, Chopra S & Fleischer SJ, Eds) Springer,  pp.107-111. 
  • Kuntz M (2014) Controverses autour de la transgénèse végétale : des visions du monde divergentes. Revue des question scientifiques (Société scientifique de Bruxelles/Université de Namur) 185(4) : 363-372 
  • A.E. Ricroch, A. Boisron and M. Kuntz (2015) Looking back at safety assessment of GM food/feed: an exhaustive review of 90-day animal feeding studies. Int. J. Biotechnology. 2014 Vol.13, No.4, pp.230 – 256
  • A. Ricroch, W. Harwood, Z. Svobodová, L. Sági, P. Hundleby, E.M. Badea, I. Rosca, G. Cruz, M.P. Salema Fevereiro, V. Marfà Riera, S. Jansson, P. Morandini, B. Bojinov, S. Cetiner, R. Custers, U. Schrader, H-J. Jacobsen, J. Martin-Laffon, A. Boisron, M. Kuntz (2015) Challenges facing European agriculture and possible biotechnological solutions. Crit Rev Biotechnol. Jul 1:1-9. 

Sans oublier mes deux livres "grand public" :

Les OGM, l'environnement et la santé  

OGM, la question politique

 

Pour résumer, nous avons examiné toutes les publications scientifiques qui ont décrit différentes approches expérimentales évaluant la biosécurité des OGM. Par des techniques de profilages à grande échelle, par l’alimentation de rongeurs dans des tests classiques de toxicologie dite subchronique (90 jours), par des études d’alimentation à long terme ou sur plusieurs générations (soit d’animaux de laboratoire, soit des animaux de ferme). Aucune étude sérieuse n’a conclu à un problème sanitaire pour les OGM mis sur la marché.

Nous avons également montré que les arguments environnementaux invoqués par certains gouvernements (dont des Français…), pour « justifier » une interdiction politique de la culture des OGM (deal avec l’écologie politique) étaient sans base scientifique.

 

Je rappelle ici que la « science » parallèle des activistes anti-OGM a subi quelques désagréments : n’avoir pas été validée par la communauté scientifique, voire même retirée d’un journal ou même prouvée frauduleuse

 

Je formule le vœu que ces données scientifiques, que j’ai l’honneur d’avoir mises en lumière avec mes collègues, comme d’autres l’ont fait, contribuent à permettre au plus grand nombre de distinguer le vrai du faux dans ce dossier.

Bien évidemment, les attaques personnelles de ceux que la vérité semble déranger ne m’empêcheront pas de continuer mon travail. Bien au contraire…

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17 septembre 2015 4 17 /09 /septembre /2015 10:43

Lettre ouverte à France 2

en réponse au document

"Faire pousser des légumes sans eau, c'est possible"

 

            Lundi 7 septembre, au cours du journal de 20h, France 2 a diffusé un document, "Faire pousser des légumes sans eau, c'est possible". Ce document contenant de nombreuses déformations de faits relatifs à la biologie, à l'agriculture et à la sélection végétale une mise au point nous a paru indispensable.

 

            -  « Ces tomates n’ont pas reçu une goutte d’eau durant l’été »

C'est abusif de laisser croire qu'une plante peut ne consommer que très peu d'eau : n'importe quelle plante pour produire de la matière sèche demande de l'eau et même beaucoup (200 à 250 g d'eau par g de matière sèche totale produite) ; on peut réduire de 10 à 20 % maximum cette quantité d'eau. Pour pousser afin de produire 20 kg de fruits par m2, les tomates de notre agriculteur ont donc trouvé de l'eau.

            - « La Nature sélectionne elle-même les plantes aptes à pousser dans un milieu donné »

Certes la sélection naturelle existe, mais, malgré cela, les populations de blé ou de maïs cultivées par nos ancêtres ne sont pas très performantes dans les lieux où elles se sont adaptées alors qu'elles sont le résultat de centaines voire de milliers de cycles de sélection naturelle combinée à l'intervention humaine.

            - « Les plantes apprennent à vivre sans eau et transmettent cette aptitude à leurs descendants»

Bien qu'un effet de la sélection naturelle ne soit pas exclu (mais il est limité car on sait que la tolérance à la sécheresse est un caractère très influencé par le milieu) on voit revenir là l'idée de Lyssenko selon laquelle des variations provoquées par le milieu seraient transmissibles à la descendance. L'application de cette idée, qui s'oppose aux lois de la génétique, a eu des conséquences négatives importantes sur l'économie agricole russe, tant pour la production du blé que celle du maïs, jusqu'aux années 60.

            - « Les variétés paysannes sont plus rustiques et mieux adaptées que les variétés industrielles »

Certes les variétés paysannes, qui sont des populations hétérogènes, ont des performances assez stables dans des milieux variés et variables, mais elles sont peu productives, alors que des variétés modernes homogènes (dites "industrielles", dans le reportage) concilient productivité et stabilité car elles réunissent dans leur génome des gènes d'adaptation à différents milieux : elles sont donc adaptées à différentes conditions, comme les variétés paysannes, mais plus productives.

            - « Le bilan économique avec les variétés paysannes de maïs est équivalent à celui avec une agriculture intensive faisant appel à l'irrigation et aux semences industrielles du fait de l'économie sur l'irrigation et sur les semences »

Il s'agit d'une déformation des faits : la perte totale due à l'absence d'irrigation (environ 25 q/ha, très variable selon les régions) et à l'utilisation de variétés-populations (au moins 20 q/ha environ) est supérieure au coût de l'irrigation (en moyenne de l'ordre de 25 q/ha) et des semences (qui coûte de l'ordre de 8-10 q/ha), le bilan est donc favorable à l'irrigation et aux semences "industrielles".

 

            Il est particulièrement anormal qu’une grande chaîne d’information publique contribue, à une heure de grande écoute, à transmettre des déformations de faits techniques et scientifiques relatifs à la biologie, à l'agriculture et à la sélection végétale. D’un point de vue éthique, il est choquant qu’un tel document soit diffusé sans qu’une véritable réponse scientifique ne puisse être portée à la connaissance des téléspectateurs. Les intervenants dans le document défendent en effet une cause idéologique particulière : ils ne veulent pas d'une agriculture qui fait appel aux intrants et aux semences des variétés modernes (dites "industrielles"), mises au point par des établissements privés de sélection ; ils rejettent toute la filière actuelle "semences", et même le rôle de la recherche publique est mis en cause. En fait, c'est tout un système économique qui est rejeté.

            Nous ne contestons pas aux agriculteurs la liberté de choisir une forme d’agriculture qui refuse les intrants et les semences des variétés modernes et fait perdre 40 à 50 % de rendement ; elle peut avoir sa place dans certaines situations. Mais la première question que ce document aurait dû poser est celle de la pertinence de cette agriculture pour nourrir plus de 9 milliards d’humains en 2050, et ceci en tenant compte des effets du changement climatique. La majorité des agronomes dans le monde pensent qu'elle ne serait pas en mesure, si elle était généralisée, de répondre au défi de nourrir la planète.

            A l'opposé, une agriculture très intensive ne permet pas de répondre à un autre défi, celui de la protection de l'environnement : cette agriculture a eu des aspects très positifs dans les années de l’après guerre, en nous permettant d'acquérir notre indépendance alimentaire, mais en contre partie elle a eu des effets néfastes sur l’environnement ; cependant, ce n'est plus l'agriculture d'aujourd'hui. Une troisième voie est en développement depuis quelques décennies : elle vise à concilier productivité, sécurité alimentaire et respect de l'environnement ; en cherchant à économiser les intrants, elle fait largement appel aux principes d'agroécologie.

            Cette troisième voie ne peut se développer qu'avec des variétés modernes, performantes, économisant ou valorisant bien les intrants, en particulier l'eau et l'azote, et réunissant de plus en plus de caractères d'adaptation au milieu. Ces variétés ne peuvent être créées que par la mise en oeuvre de tous les outils, dont les biotechnologies, à la disposition du sélectionneur.

            La conclusion du document aurait donc dû mettre en évidence qu'en fait, différents types d'agricultures peuvent coexister, mais qu'une agriculture suffisamment productive, respectueuse de l'environnement, est nécessaire pour nourrir le monde.

 

 

Alain Deshayes :        Directeur de Recherches honoraire de l'INRA

André Gallais :           Professeur honoraire de Génétique et d'Amélioration des plantes,                                     AgroParisTech, membre de l'Académie d'Agriculture

Georges Pelletier :      Directeur de Recherches honoraire de l’INRA, Membre de l'Académie                            des Sciences et de l'Académie d'Agriculture

 

Quelques épisodes précédents :

Peut-on encore manger des pommes ? « Envoyé spécial » sur France 2
Armes médiatiques de destruction massive. Quand France 2 désinforme sur les OGM
« Marche et jeûne » Au 20 h de France 2
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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 19:11

La guerre des graines est un Film documentaire diffusé sur FR5 le 27 mai 2014 et le 8 juin 2014.

Résumé de l'analyse réalisée par André Gallais, membre de l'Académie d'Agriculture de France.


    Le film aborde un problème important pour l'avenir de l'agriculture et de son aptitude à nourrir la planète avec le meilleur respect possible de l'environnement et de la santé de l'homme. Cependant, il donne une vision partisane de l'agriculture et de la filière semences et comprend de nombreuses erreurs.


    D'abord, le fil de l'émission est dirigé vers l'idée que toute la filière semences est au service de quelques grands groupes et travaille pour une agriculture intensive. Ainsi, le rôle essentiel du catalogue officiel des variétés, qui est de permettre à l'agriculteur d'avoir des semences de qualité correspondant à ce qu'il attend, n'est même pas évoqué et est confondu avec le système de protection de l'obtenteur, qui lui a pour but de permettre à l'obtenteur d'amortir ses investissements dans la recherche.


    La loi européenne sur les semences serait là pour renforcer cette vision de la filière, pour priver l'agriculteur de sa liberté d'utiliser comme semences les graines récoltées sur son exploitation. Cela est inexact, et la protection permise ne correspond pas à un brevet. En effet, toute variété protégée peut être utilisée librement par tout obtenteur comme ressource génétique et les petits agriculteurs peuvent ressemer librement leurs graines.


    Les variétés-populations hétérogènes, sélectionnées par l'agriculteur, sont présentées comme ayant de nombreux avantages. En fait, l'hétérogénéité génétique des variétés, du point de vue du rendement, ne présente d'intérêt que pour des niveaux de production inférieurs à ceux de l'agriculture biologique. Il est important de souligner que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont fait le choix de passer à des variétés homogènes, bien avant le développement des grands groupes semenciers. Ce qui peut être valable pour une agriculture dans certains pays en développement, défendus par Vandana Shiva, ne l'est pas nécessairement pour des agricultures dans les pays développés.


    La sélection par les agriculteurs présentée comme une alternative à la filière actuelle, peut-elle être efficace ? Il est connu depuis un siècle environ que cette sélection (par exemple sur la beauté des épis) est assez généralement inefficace pour améliorer le rendement. Si elle peut permettre une gestion dynamique de la variabilité génétique, elle ne permettra pas d'assurer une production suffisante pour nourrir la planète en 2050, point essentiel qui n'est pas abordé dans le film.


    Une réflexion sur ce point conduirait à se poser une autre question non abordée, comment financer une amélioration des plantes pour avoir des variétés suffisamment productives, respectueuses de l'environnement et de la santé de l'homme ? Ce qui rejoint le rôle de la filière semences.


    Alors, oui, comme le souligne le documentaire, il y a un problème de choix de sociétés et de types d'agricultures. Mais entre les deux extrêmes pris, une agriculture très intensive, faisant largement appel aux intrants chimiques, qui aurait tous les défauts, et une agriculture sans intrants chimiques, qui aurait toutes les vertus, mais toutes les deux non durables, pour des raisons différentes, il est évident qu'il y a de la place pour différents types d'agricultures durables, suffisamment productives pour nourrir l'humanité et respectueuses de l'environnement.


    Sur un tel sujet, une chaîne d'information publique aurait dû apporter des éléments pour faire réfléchir en montrant les avantages et les limites ou les inconvénients de tels ou tels choix de société ou d'organisation économique de la filière semences... Non seulement ce n'est pas ce qui a été réalisé, mais c'est une seule vision qui a été présentée, c'est un film partisan, avec des informations fausses (la plus importante étant celle de la stérilité des hybrides). Les témoignages de Jean-Pierre Berlan et Vandana Shiva qui mènent un combat politique ne font que renforcer cet aspect partisan.

 

Lire aussi, sur un récent film sur Canal+, Bientôt dans vos assiettes... (de gré ou de force)

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1 septembre 2014 1 01 /09 /septembre /2014 15:41

"Avant, l’ennemi de l’homme était l’ignorance, maintenant c’est le mensonge", JF Revel (La Connaissance Utile, Grasset)

 

Canal+ vit du sport spectacle, du porno et de ses émissions pour BoBos qui aiment détester la société capitaliste qui les nourrit grassement.

Il y a donc toutes les raisons que la chaine diffuse le nouveau docu-menteur de Paul Moreira, à sens unique contre les OGM, comme les précédents : Bientôt dans vos assiettes... (de gré ou de force)

Plutôt que de réfuter point par point ses arguments biaisés, je propose de s’intéresser au précédent docu. En se posant une question simple : avec le recul, qu’en reste-t-il ?

 

Le reportage "L’étude qui accuse" de Canal+

Il avait été diffusé par cette chaîne le 15 novembre 05 dans le cadre de l’émission « 90 minutes » dont Moreira était le créateur.

 

A noter en passant, qu’une « rumeur subtilement distillée sur certains sites anti-OGM à partir du 2 février 2007, soit trois jours avant la publication du livre de Paul Moreira sur les nouvelles censures » avait affirmé faussement que le film avait été censuré par Canal+ et appelait à visionner la vidéo. 

Lire à ce sujet OGM : Décryptage d’une manipulation médiatique

 

On trouvera également sur ce site une analyse critique de certaines allégations du docu-menteur.

-Les expériences de la chercheuse italienne Malastesta (qui a, par après, publié avec Séralini, c’est dire le niveau !) n’ont jamais eu aucune crédibilité. Il n'en reste rien !

-Il ne reste rien des allégations sur le maïs MON863, qui a pourtant été consommé par des millions de têtes de bétail pendant des années ! Lire à ce sujet OGM : un débat usurpé par les rumeurs. Le cas du Maïs MON863 

 

Que reste-t-il donc ? 

Rien, sauf la capacité remarquable de « journalistes » à construire des histoires cohérentes, à défaut d’être vraies, dans des buts militants et à user du montage pour mettre en difficulté ceux qui défendent les faits qui contredisent leur thèse.


Allez vous gober, de gré ou de force, les allégations de ce nouvel épisode de propagande ?
Lire aussi sur le site "Imposteurs"
Un décryptage du docu-menteur de Moreira
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24 juin 2014 2 24 /06 /juin /2014 06:40

Rappel du contexte

La publication de Séralini et collaborateurs en septembre 2012, accompagnée d’une opération médiatique de grande envergure, a suscité de nombreuses critiques, y compris de personnes qui n’étaient pas intervenues précédemment dans le débat sur les OGM et sans implication dans les biotechnologies. Après avoir publié les critiques et les réponses des auteurs, le journal Food and Chemical Toxicology (FCT) a logiquement retiré cette publication aux conclusions erronées quant à la toxicité du maïs génétiquement modifié NK603 et de l’herbicide associé.

Il n’est pas illégitime que Séralini et coll. republient leur étude retirée. La question qui se pose est double : a-t-il été tenu compte des critiques (ce qui serait une démarche normale en science) et le journal qui publie cette nouvelle version est-il crédible (ne pouvant ignorer les critiques formulées, un journal scientifique digne de ce nom doit veiller à ce que le processus de relecture soit approprié à cette situation).

 

 Lecture critique de la republication

Les auteurs ont essentiellement repris les mêmes conclusions déjà réfutées, en se contentant d’arguments verbaux pour noyer les critiques, sans prendre en compte celles qui sont fondamentales.

Nous prendrons ici uniquement l’exemple des tumeurs. La race de rats utilisée est sujette au développement spontané de tumeurs. Identifier dans un groupe de rats donné un nombre accru de tumeurs, dans un bruit de fond élevé, de manière statistiquement fiable, nécessite un nombre important d’individus. La présente republication est toujours déficiente sur ce point.

Ces tumeurs étaient l’élément le plus spectaculaire de l’opération médiatique menée par les auteurs. Il faut noter qu’ils ont montré des photographies de 3 rats : un rat ayant consommé l’OGM NK603, un autre ayant bu l’herbicide Roundup et un troisième ayant absorbé les deux. Contrairement à la démarche scientifique la plus élémentaire, il n’a pas été montré de rats contrôles (sans consommation de l’OGM ni de l’herbicide). Ces rats contrôles ne sont toujours pas montrés dans la republication (bien évidemment ces rats contrôles étaient porteurs des mêmes tumeurs). Nous sommes donc en présence d’une utilisation de l’image qui ne s’inscrit pas dans une démarche scientifique, mais dans une volonté de propagation d’une thèse (erronée). L’assemblage suivant (en forme de boutade) résume ce à quoi aurait pu resembler une présentation scientifiquement correcte, mais sans le même effet médiatique... 

toutes images de ses rats l'y nient

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Réflexions critiques sur le journal

Cette republication parait dans Environmental Sciences Europe qui est un journal qui a l’habitude de publier des articles de militants anti-OGM.

 

Conclusions

Nous ne sommes pas ici dans une controverse scientifique. J’ai proposé dans mon dernier ouvrage de décrire ce phénomène nouveau par le terme de  "science" parallèle :

-  La mise en cause des OGM (et d’autres technologies) n'est pas basée sur des faits, mais sur des choix personnels.

-  La "science" parallèle est imperméable aux critiques du reste de la communauté scientifique (2 droites parallèles ne se rejoignent jamais). 

-  Seule compte la médiatisation de l'opération : il ne s'agit pas de convaincre les autres scientifiques, le but de toute publication scientifique traditionnelle. L’opération est d'autant plus efficace qu'elle s'approprie pour les non-initiés le prestige d'une démarche "scientifique".

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23 juin 2014 1 23 /06 /juin /2014 13:32

uk-flag read the English version below

 

drapeau francais

canada dryCa a la couleur de la science,

le gout de la science…

mais ce n’est pas de la science,

 

c'est la "science" Canada dry 

  

 

Les écologistes politiques aiment la science … quand elle confirme leurs vues. Quand elle contredit leur a priori, plutôt que de changer d’opinion, ils préfèrent changer  de science.

Ils ont ainsi créé une « science » parallèle au service planifié de leur projet politique. Elle vise à remplacer les scientifiques, notamment pour l’évaluation des risques, par des « experts » (souvent autoproclamés) sympathisants du projet politique. La « science » parallèle s’habille de termes valorisants, comme « science citoyenne »  ou «indépendante», ou « lanceurs d’alerte ».

couv                        Voir des exemples dans mon dernier ouvrage.

 

 

 

 

 

 

Un vrai danger pour la compréhension publique des travaux scientifiques

Cette « science » parallèle a ses publications hétérodoxes très médiatisées, ses « conférences » de scientifiques militants de la cause, ses « instituts » de recherche (où se mélange « science parallèle », idéologie et business) et même ses journaux « scientifiques ».

Dit autrement, la « science » parallèle a des moyens financiers colossaux…

 

L’exemple d’Environmental Sciences Europe (support de la republication de l'article retirée de Séralini et coll.)

Ce journal a été créé en 1989 sous le nom de Umweltwissenschaften und Schadstoff-Forschung. Il a pris son nom actuel en 2011. Il n’a pas de facteur d’impact.

Ce journal a publié 22 articles sur les OGM.

15 sont signés d’auteurs notoirement opposés aux OGM (certains papiers font montre d’un ton particulièrement agressif), ou/et membres d’organisations anti-OGM, ou qui ont reçu des financements de lobbies anti-OGM.

2 articles ne montrent pas de biais particulier contre les OGM et 2 sont des réponses de scientifiques mis en cause dans des articles biaisés publiés par le journal.

3 articles sont signés d’un membre du comité de rédaction du journal : ils ne montrent pas de biais, mais indiquent que ce comité n’est pas ignorant des dossiers OGM et doit donc être en mesure d’identifier la nature militante d’une majorité d’articles publiés par leur journal.


Ce journal affirme que ses articles font l’objet d’une relecture par des « pairs » (peer reviewing) : c’est parfaitement exact ! Les relecteurs sont bien des « pairs », en ce sens qu’ils partagent certainement les idées des auteurs…

 

En résumé : il s’agit d’un journal qui n’a pas d’influence sur l’avancée des sciences, qui publie quelques textes non-militants qui servent de faire valoir à la majorité d'articles de « science » parallèle. L’intérêt principal de ce journal est d’être un Who’s Who des organisations de la « science » parallèle anti-OGM en Europe.

 

 

uk-flag The spread of parallel “science”

 

Political ecologists like science ... when it confirms their views. When it contradicts them, rather than changing their minds, they prefer to change science.

They have thus created a parallel “science” to serve a planned political project. It aims to replace scientists, especially for risk assessment, by “experts” (often self-proclaimed) supportive of the political project. This parallel “science” is hidden behind positive terms, such as “citizen science” or “independent” or “whistleblowers”.

 

A real danger for public understanding of science

This parallel “science”, alongside its highly publicized heterodox publications (example and refutations), organizes “conferences” inviting activist scientists sympathetic to the cause, owns “research institutes (mixing parallel “science”, ideology and business) and even “scientific” journals.

In other words, parallel “science” has huge financial means...

 

An example of such a journal (chosen by Séralini to republish his retracted paper)

Environmental Sciences Europe was established in 1989 as “Umweltwissenschaften und Schadstoff-Forschung (German for Environmental Science and Pollution Research)”, but changed to its current name in 2011. It has no impact factor.

 

This journal has published 22 articles dealing with GMOs.

15 are from authors opposed to GMOs (some papers have a quite aggressive tone) or members of anti-GMO organizations, or financed by anti-GMO lobbies.

2 papers have no obvious anti-GMO bias and 2 are replies to biased articles published in the journal.

3 articles are co-authored by a member of the journal’s editorial board, with no obvious anti-GMO bias, but indicating that the editorial board is aware of issues surrounding GMOs and therefore should have been able to identify the biased nature of most articles published on GMOs in their journal.


The journal claims to be peer-reviewed. This is perfectly true! Reviewers are “peers”, in the sense that they share the authors’ ideas…

 

In conclusion, this journal has no influence on the advancement of science.  It does publish non-activist articles, which can be considered as stooges for parallel “science” texts. The main interest of this journal is to be a Who's Who of anti-GMO parallel “science” organizations in Europe.

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