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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

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Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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4 septembre 2014 4 04 /09 /septembre /2014 19:11

La guerre des graines est un Film documentaire diffusé sur FR5 le 27 mai 2014 et le 8 juin 2014.

Résumé de l'analyse réalisée par André Gallais, membre de l'Académie d'Agriculture de France.


    Le film aborde un problème important pour l'avenir de l'agriculture et de son aptitude à nourrir la planète avec le meilleur respect possible de l'environnement et de la santé de l'homme. Cependant, il donne une vision partisane de l'agriculture et de la filière semences et comprend de nombreuses erreurs.


    D'abord, le fil de l'émission est dirigé vers l'idée que toute la filière semences est au service de quelques grands groupes et travaille pour une agriculture intensive. Ainsi, le rôle essentiel du catalogue officiel des variétés, qui est de permettre à l'agriculteur d'avoir des semences de qualité correspondant à ce qu'il attend, n'est même pas évoqué et est confondu avec le système de protection de l'obtenteur, qui lui a pour but de permettre à l'obtenteur d'amortir ses investissements dans la recherche.


    La loi européenne sur les semences serait là pour renforcer cette vision de la filière, pour priver l'agriculteur de sa liberté d'utiliser comme semences les graines récoltées sur son exploitation. Cela est inexact, et la protection permise ne correspond pas à un brevet. En effet, toute variété protégée peut être utilisée librement par tout obtenteur comme ressource génétique et les petits agriculteurs peuvent ressemer librement leurs graines.


    Les variétés-populations hétérogènes, sélectionnées par l'agriculteur, sont présentées comme ayant de nombreux avantages. En fait, l'hétérogénéité génétique des variétés, du point de vue du rendement, ne présente d'intérêt que pour des niveaux de production inférieurs à ceux de l'agriculture biologique. Il est important de souligner que ce sont les agriculteurs eux-mêmes qui ont fait le choix de passer à des variétés homogènes, bien avant le développement des grands groupes semenciers. Ce qui peut être valable pour une agriculture dans certains pays en développement, défendus par Vandana Shiva, ne l'est pas nécessairement pour des agricultures dans les pays développés.


    La sélection par les agriculteurs présentée comme une alternative à la filière actuelle, peut-elle être efficace ? Il est connu depuis un siècle environ que cette sélection (par exemple sur la beauté des épis) est assez généralement inefficace pour améliorer le rendement. Si elle peut permettre une gestion dynamique de la variabilité génétique, elle ne permettra pas d'assurer une production suffisante pour nourrir la planète en 2050, point essentiel qui n'est pas abordé dans le film.


    Une réflexion sur ce point conduirait à se poser une autre question non abordée, comment financer une amélioration des plantes pour avoir des variétés suffisamment productives, respectueuses de l'environnement et de la santé de l'homme ? Ce qui rejoint le rôle de la filière semences.


    Alors, oui, comme le souligne le documentaire, il y a un problème de choix de sociétés et de types d'agricultures. Mais entre les deux extrêmes pris, une agriculture très intensive, faisant largement appel aux intrants chimiques, qui aurait tous les défauts, et une agriculture sans intrants chimiques, qui aurait toutes les vertus, mais toutes les deux non durables, pour des raisons différentes, il est évident qu'il y a de la place pour différents types d'agricultures durables, suffisamment productives pour nourrir l'humanité et respectueuses de l'environnement.


    Sur un tel sujet, une chaîne d'information publique aurait dû apporter des éléments pour faire réfléchir en montrant les avantages et les limites ou les inconvénients de tels ou tels choix de société ou d'organisation économique de la filière semences... Non seulement ce n'est pas ce qui a été réalisé, mais c'est une seule vision qui a été présentée, c'est un film partisan, avec des informations fausses (la plus importante étant celle de la stérilité des hybrides). Les témoignages de Jean-Pierre Berlan et Vandana Shiva qui mènent un combat politique ne font que renforcer cet aspect partisan.

 

Lire aussi, sur un récent film sur Canal+, Bientôt dans vos assiettes... (de gré ou de force)

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