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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

Précédent : L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante

Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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15 juillet 2014 2 15 /07 /juillet /2014 18:40

uk-flag“Parallel science” of NGO advocacy groups: How post-modernism encourages pseudo-science.

Published by Genetic Literacy Project

 

drapeau francais

Les écologistes politiques aiment la science ... quand elle confirme leur point de vue.

Quand elle les contredit, plutôt que de changer d’opinion, ils préfèrent changer de science. Ils ont ainsi créé une « science » parallèle. Celle-ci ne doit pas être confondue avec les pseudo-sciences (astrologie, fausses médecines, paranormal, ufologie, etc.). Les pseudo-sciences peuvent nuire aux croyants naïfs; la « science » parallèle nuit à la démocratie. Elle est une composante d'un projet politique prédéterminée, pour le bénéfice exclusif des vues idéologiques d'une minorité. La « science » parallèle à une apparence scientifique, mais elle diffère de la science car ses conclusions précèdent l’expérimentation.

La « science » parallèle a été créée pour supplanter les scientifiques, en particulier dans l'évaluation des risques, par des « experts » (souvent autoproclamés) soutenant le  projet politique. Cette « science » parallèle se cache derrière des termes positifs, comme « science citoyenne » ou « indépendante » ou «  lanceurs d’alerte », et procède à des attaques personnelles afin de discréditer les scientifiques traditionnels qui sont accusés d'avoir des « conflits d'intérêts » et des liens avec l'industrie.
Afin de propager davantage la méfiance vis-à-vis de l'évaluation scientifique des risques, la « science » parallèle créé des amalgames avec des problèmes antérieurs de santé ou des dommages à l'environnement, mais n’évoque jamais à la façon dont la science a résolu les problèmes.

Un véritable obstacle pour la compréhension publique de la science
L'écologie politique a recours à la stratégie de la « science » parallèle sur des thèmes variés. Des exemples en France sont les « Centres de recherche et d'information indépendantes » (CRII), avec des organisations distinctes axées sur l'énergie nucléaire (CRIIRAD), les ondes électromagnétiques (CRIIREM) et bien sûr les OGM (CRIIGEN). Ce dernier vient de republier son papier controversé et rétracté qui a essayé, mais en vain, d'établir un lien entre un maïs GM tolérant un herbicide (glyphosate) et cet herbicide et l’apparition de tumeurs chez des rats.

La « science » parallèle n'est pas un phénomène marginal. Elle a ses publications hétérodoxes fortement médiatisées (par exemple l'étude du CRIIGEN sur des rats), organise des « conférences » qui invitent les scientifiques activistes (par exemple, les « conférences » GMLS), possède des « instituts de recherche » (qui mélange « science » parallèle ", idéologie et activité économique, par exemple le GenØk en Norvège) et même des revues « scientifiques ». La « science » parallèle aime constituer des réseaux de « scientifiques indépendants » travaillant pour le « bien public » (par exemple le réseau européen de scientifiques pour la responsabilité sociale et environnementale, ENSSER). La « science »  parallèle a d'énormes moyens financiers et domine Internet.

Controverses sans fin
Les points de vue critique des OGM (et d’autres technologies) ne sont pas toujours fondées sur des faits, mais souvent sur un choix personnel. Le problème n'est pas là. Le problème apparaît lorsque des allégations qui se sont révélées erronées sont maintenues en vie comme si elles étaient vraies. Car la « science » parallèle est imperméable à la critique par le reste de la communauté scientifique (deux lignes parallèles ne se rencontrent jamais). Alors que les scientifiques orthodoxes veulent principalement convaincre les autres scientifiques et examinent toutes les données empiriques, les scientifiques parallèles veulent attirer l'attention des médias et présentent les données qu’ils ont sélectionnées (le "cherry-picking"). Par conséquent, la « science » parallèle montrera des rats avec des tumeurs qui auraient été causées par un OGM ou un pesticide, mais omettra de montrer des images de rats témoins qui ont également des tumeurs similaires.

Dérive postmoderne
Pourquoi la « science » parallèle n’est-elle pas discréditée et pourquoi est-elle représentée de manière non critique par les médias ? La réponse se trouve en partie dans la domination actuelle d'une idéologie relativiste. Le danger d'une telle approche postmoderne de la science est qu'elle considère tous les points de vue comme également valables et hisse la valeur de vues « indépendantes » (en fait idéologiques) au même niveau que les études scientifiques.
Les approches multidisciplinaires (qui sont nécessaires dans la science) sont souvent confondues avec l'expression pluraliste des opinions (qui sont nécessaires à la démocratie). Mais la science n'est pas une question de démocratie; la science consiste  en l'application d'une méthode. Ce qui est une question de démocratie est le partage des connaissances scientifiques et la capacité d'exclure les produits frelatés de toutes sortes. Cela ne veut pas dire qu'un public « éduqué » acceptera nécessairement toutes les technologies. Mais sans éducation, la liberté de choix ne pourra certainement pas exister.
couv
Bruit de fond contreproductif de fausses allégations
Il ressort clairement de l'expérience de la querelle des OGM que la « science »  parallèle créée par les opposants n'a pas bénéficié au public. Elle a seulement conduit à la propagation de craintes infondées. Par conséquent, lorsque la « science » parallèle s'autoproclame comme un contrepoids au pouvoir des entreprises, cela devrait, au mieux, être considéré comme un tour de passe-passe politique.
Critiquer l'écologie politique et sa « science » parallèle ne signifie pas rejeter les préoccupations existantes, mais il est important de souligner que certaines organisations créent ces « préoccupations » grâce à leur capacité exceptionnelle à manipuler les médias et Internet.
Cela détourne des ressources pour l'évaluation scientifique des risques, pour les actions des pouvoirs publics et l'attention des médias des véritables menaces vers de faux problèmes.

 

   Mon dernier ouvrage aux Presses Universitaires de Grenoble

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