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  • : OGM : environnement, santé et politique
  • : Actualité et faits scientifiques sur les OGM. Postmodernisme en science.
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

Précédent : L'affaire Séralini: l'impasse d'une science militante

Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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16 septembre 2016 5 16 /09 /septembre /2016 11:17
Scientists should oppose the drive of postmodern ideology.  Marcel Kuntz, Trends in Biotechnology (2016)

Scientists should oppose the drive of postmodern ideology. Marcel Kuntz, Trends in Biotechnology (2016)

New publication / Nouvelle publication (résume en FR ci-dessous)

Abstract

The National Academies of Sciences (USA) recently published a report entitled “Gene Drive on the Horizon” whose subtitle is « Advancing Science, Navigating Uncertainty, and Aligning Research with Public Values ».  My publication discusses the “Aligning Research with Public Values”, the topic of public engagement, and the ideological shift towards postmodernism of this report (it is no longer the society which should listen to science, but science which should align with “public values”).

Postmodernism is an ideology whose aim is to deconstruct Enlightenment values. Implicitly, postmodernism considers that scientists cannot be trusted and that their research has to be subject to a democratic process. However, science is not a matter of democracy; it is about the application of a method.

My paper also presents failed postmodern experiments (regrettably not cited in the NAS report) and argues that the foundations of the scientific enterprise is threatened by this ideology.

 

Read a summary by Alex Berezow  (American Council on Science and Health, ACSH)

 

 

RESUME EN FRANCAIS

Préserver la science de l'idéologie postmoderne

La publication analyse, dans une perspective d'histoire des sciences, le rapport publié sous l'égide de la National Academies of Sciences (USA) et intitulé « Gene Drive on the Horizon ». Notamment son sous-titre « Advancing Science, Navigating Uncertainty, and Aligning Research with Public Values » et plus précisément  l'injonction morale - typiquement postmoderne - de « participation du public » et même d'aligner la science avec les « valeurs du public ».

 

Contexte

Les Académies nationales des sciences, d'ingénierie et de médecine (NAS) des États-Unis ont récemment publié un rapport sur le « forçage génétique » ("gene drive") qui est opportun dans le contexte de l'évolution récente des technologies d'édition (réécriture) de gènes.

Si la transgénèse peut (au niveau moléculaire) être comparée à une greffe d'organe, l'édition de gènes serait l'équivalent d'une microchirurgie (grâce à des ciseaux moléculaires), tandis que le « forçage génétique » est la possibilité (encore théorique) de laisser se propager dans une population lesdits ciseaux qui, s'ils coupent un gène important, pourrait permettre de contrôler la propagation de cette population (par exemple de moustiques).

A côté des aspects scientifiques, techniques ou encore éthiques, le rapport manie des concepts bien plus flous, tel que le « public engagement » ou les « valeurs du public ».

 

Critiques du « public engagement »

Le rapport fluctue de façon ambiguë dans sa définition de ce que le « public engagement » signifie. Il peut s'entendre, pour les scientifiques, d'être ouvert au dialogue, ou comme « la participation du public » (tout dépend alors de qui est le « public » et à quoi il participe) ou encore comme « la reconnaissance de la contribution de la compréhension locale à la pratique de la science » (tout dépend de ce que l'on entend par « compréhension locale »).

 

Le rapport distingue ainsi :

-les « Communautés », c'est-à-dire les gens qui vivent près d'un potentiel lieu d'expérimentation qui peut les impacter. Il est donc éthiquement important d'obtenir leur consentement. 

-les « Parties-prenantes » définies comme ayant un « intérêt professionnel ou personnel suffisant pour justifier l'engagement ». Cela est plus problématique, car il s'agit ainsi de lobbies organisés, dont font partie les organisations d'activistes.

-les « Publics » stricto sensu, qui  n'ont « pas de connexion directe à un projet [...], mais ont néanmoins intérêts, préoccupations, espoirs, craintes et les valeurs qui peuvent contribuer à la prise de décision démocratique ».

Nous sommes ici typiquement dans les positions d'une chapelle de sociologie des sciences qui habille de considérations « démocratiques » la volonté de contrôle de la science. Si l'action des pouvoirs publics relèvent de la démocratie, la science n'est pas affaire de démocratie. La science consiste en l'application d'une méthode.

 

Si on garde en mémoire ces définitions des « parties-prenantes » et des « publics », la recommandation 7-1 du rapport (« la recherche doit prévoir d'inclure un plan d'engagement réfléchi [...] tout au long du processus de recherche ») devient très inquiétante (Lire).

 

Critiques de l'alignement de la science avec les « valeurs du public »

L'« alignement de la recherche avec des valeurs publiques » est non seulement problématique car elle limite potentiellement la liberté académique et à cause de son relativisme intrinsèque. Mais cet « alignement » illustre un changement idéologique clair, en rupture avec les valeurs des Lumières. Alors qu'il y a encore peu, les institutions scientifiques défendaient l'idée que la société a tout intérêt à écouter les scientifiques, aujourd'hui les scientifiques devraient « s'aligner » sur des « valeurs » en vogue dans la société.

 

Conclusions

Pourquoi l'idéologie postmoderne est une menace pour la science a été difficile à saisir, y compris pour les scientifiques, car elle est souvent confondue avec des valeurs de respect et de démocratie.

En fait, l'idéologie postmoderne déconstruit les bases mêmes sur lesquels la science a été fondée

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