Dans un journal qui ne passe pas pour anti-sarkoziste, Jean de Kervasdoué affirme :
« Pour ce qui est de la France, c'est très clair : le président Sarkozy et Jean-Louis Borloo ont voulu protéger le nucléaire en sacrifiant les OGM. Je ne conteste nullement l'option du nucléaire, mais la pertinence de la manoeuvre, qui ne saurait être qu'un marché de dupes. Le chef de l'Etat et son ministre de l'Ecologie ont voulu se donner une image verte au coeur d'une nébuleuse verte où prospèrent toutes les opinions politiques, allant de l'extrême gauche à l’extrême droite... Les OGM ont joué en 2008 le rôle de gage dans la tentative de captation des thèses, sinon des voix, écologiques par la majorité présidentielle. Deux ans plus tard, avec l'échec de la taxe carbone, le solde politique de l'opération semble surtout avoir été d'éloigner la majorité présidentielle du monde agricole dont elle était proche jusqu'alors ».
Dans la revue scientifique European Journal of Risk Regulation (voir page 363), Shane Morris et Charles Spillane rappellent les circonstances de l’interdiction de la culture du MON810 en France, sur la base d’un document de travail préliminaire de l’éphémère "Comité de Préfiguration pour une Haute Autorité sur les OGM", dont 12 des 15 scientifiques membres ont, de plus, contesté l’interprétation faite.
A noter que ces faits, étayés chacun par des références, correspondent parfaitement à ceux recensés sur ce site.
En résumé, M. Nicolas Sarkozy, à peine élu en 2007, accepte l’idée d’un « Grenelle de l’Environnement », avec l’arrière-pensée qu’il pourra gagner des voix "écologistes" aux élections de 2012. La crédibilité médiatique du Grenelle dépend de la participation bienveillante des lobbies verts. Il faut aussi solliciter leur bienveillance afin que le Grenelle ne devienne pas une tribune de contestation anti-nucléaire. Les écologistes auront donc des privilèges en échange de leurs bienveillances :
ils seront les seuls à siéger dans le Collège ONG,
l’interdiction des OGM leur est accordée avant même le début des débats.
Il n’est pas illégitime qu’un gouvernement issu d'élections démocratiques décide d’autoriser ou d’interdire telle ou telle application des biotechnologies. Mais en l’occurrence la législation européenne exige des justifications scientifiques. Le Ministère de l’Ecologie aura ici incité des fonctionnaires à la forfaiture, et des scientifiques "amis" à des comportements contraires à la déontologie, pour fabriquer de toutes pièces de telles "justifications".