Un dossier du VIB, institut de recherche belge
Ce dossier constitue le second volet d’une série en deux parties consacrée à la sécurité des plantes génétiquement modifiées (OGM). Le premier volet, à savoir le dossier de référence « La sécurité alimentaire des plantes génétiquement modifiées », a déjà été publié. Quant au présent dossier, il dresse un état des lieux de l’impact des cultures OGM sur l’environnement.
Toute activité agricole, y compris la culture d’une plante donnée, a une incidence sur l’environnement. Les schémas de culture déterminent les espèces de mauvaises herbes et d’insectes qui envahissent les champs, les machines agricoles compressent le sol, consomment du carburant et rejettent du CO2, tandis que les engrais et pesticides appliqués de manière excessive peuvent subsister dans et sur le sol. Une plante produisant une grande quantité de pollen et de nectar attirera des pollinisateurs tels que les abeilles, alors qu’une autre plante aura tendance à proliférer et à étouffer la végétation locale. L’abandon de la culture de l’avoine au profit de celle de maïs produit par exemple un impact sur l’environnement.
En outre, chaque propriété d’une plante (comme sa résistance aux insectes) peut également affecter l’environnement. Il est possible d’obtenir de nouvelles propriétés en appliquant des méthodes de sélection végétale qui font appel soit aux techniques les plus traditionnelles, comme le croisement, soit à la modification génétique, soit encore à de toutes nouvelles méthodes exerçant une action plus ciblée encore dans l’ADN des plantes. Toutefois, l’impact environnemental d’une plante, qu’elle soit génétiquement modifiée ou non, ou d’une propriété de la plante obtenue ou non au moyen de la technologie OGM, dépend en première instance de la plante ou de la propriété proprement dite et pas de la technologie qui a servi à son élaboration.
En ce qui concerne les plantes OGM, quatre propriétés importantes sont aujourd’hui disponibles sur le marché. Certaines propriétés telles que la résistance aux virus, aux insectes et à la sécheresse visent à atténuer l’impact des pratiques agricoles sur l’environnement. D’autres propriétés, comme la résistance aux herbicides, ont été introduites principalement dans le but d’améliorer l’efficacité de la production alimentaire. En d’autres termes, ces propriétés ne sont pas toutes de nature à promouvoir une agriculture respectueuse de l’environnement.
Cependant, et contrairement aux nouvelles alarmantes relayées par les médias, les chiffres de l’impact environnemental des plantes OGM donnent un éclairage différent. Globalement, la culture de plantes OGM a apporté un avantage environnemental considérable au cours des dix-huit dernières années. Les plantes OGM résistantes aux insectes ont réduit l’utilisation des insecticides à hauteur de 230 millions de kilogrammes. Au service de l’agriculture sans labour, les plantes tolérantes aux herbicides ont permis de diminuer la consommation de carburant et les émissions de CO2 respectivement de 6,3 milliards de litres et de 16,8 millions de tonnes. Toutes plantes OGM confondues, l’avantage environnemental peut être chiffré à 37 %.
Ce dossier entend mettre fin au débat polarisé autour de l’impact des plantes OGM sur l’environnement et offrir une réponse nuancée aux nombreuses préoccupations que suscitent ces plantes. Par définition, la culture de plantes est une situation contre nature qui a une incidence négative sur l’environnement. La technique de la sélection végétale permet de développer des plantes qui atténuent ces effets. L’impact – positif ou négatif – dépend de la propriété de la plante et de la méthode de culture, mais non de la technique d’amélioration mise en œuvre.
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