Science "citoyenne" ou "science" parallèle politisée ?
En 2005, la publication Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase fut l'objet de sévères commentaires critiques:
En mars 2007, le maïs MON863 a fait l'objet d'allégations de toxicité provenant de scientifiques notoirement anti-OGM (Séralini, Cellier et Spiroux de Vendomois), ce qui ne les discrédite pas de ce fait. Mais constatons qu'elles ont été invalidées par toutes les agences d'évaluation des risques qui les ont évaluées :
Au sujet de cette étude exclusivement statistique de données déjà connues (sans nouvelles données toxicologiques), la Commission du Génie Biomoléculaire considère qu'elle "n'apporte aucun élement nouveau de nature à remettre en cause" son avis précédent.
L'Avis de l’AFSSA : L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments considère aussi que la nouvelle analyse statistique n'apporte pas d’éléments scientifiques pertinents qui seraient de nature à remettre en cause l'avis qu'elle avait rendu en décembre 2003 : les variétés de maïs portant l'événement de transformation MON 863 et leurs produits dérivés destinés à la consommation humaine ne présentent pas plus de risques sanitaires que les variétés de maïs conventionnel.
L'Avis de l’EFSA: Le groupe GMO de l’EFSA a examiné toutes les preuves disponibles. Les principales conclusions sont :
L’analyse statistique effectuée par les auteurs de cet article ne prend pas en compte certaines considérations statistiques importantes. Les hypothèses sous-tendant la méthodologie statistique employée par les auteurs conduisent à des résultats trompeurs.
L'agence de sécurité allemande (BfR) et la Food Standards Australia New Zealand (FSANZ: "the approach used is scientifically flawed") ont aussi réfuté les allégations contre le MON863.
Un panel de toxicologues a publié la même année un article de réfutation.
A noter aussi qu'aucune autre agence (exemple la Food and Drug Administration des Etats-Unis) des pays où ce maïs est autorisé n'a retenu les allégations de Séralini et collègues.
Sur le site "Imposteurs", lire l’illusion statistique : 2ème partie 3ème partie
Les allégations antérieures sur le MON863 avec la participation de Canal+, Le Monde, Internet et d'autres...
En décembre 2009, parait une nouvelle publication alarmiste du même groupe (Spiroux de Vendômois, Roullier, Cellier, Séralini) : elle concerne cette fois les 3 maïs MON810, MON863 et NK603. Là non plus, il ne s'agit pas d'une étude toxicologique nouvelle mais d'un re-examen par des calculs statistiques des données déjà examinées par les agences d'évaluation.
En France, le Comité Scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies a jugé que cette étude "n'apporte aucun élément scientifique recevable".
L'analyse du Dr. Sylvain Charlebois (Université de Regina/Université de la Saskatchewan, Canada).
Les critiques de Jean-Baptiste Bergé (INRA) : "un manquement à l'éthique scientifique".
Seule compte la médiatisation de l'opération : il ne s'agit pas de convaincre les autres scientifiques, le but de toute publication scientifique traditionnelle, mais de réaliser une opération de com'. Opération d'autant plus efficace qu'elle s'approprie pour les non-initiés le prestige d'une démarche "scientifique" et qu'elle bénéficie de relais médiatiques influents.