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Même retiré, ses effets toxiques pour l’expertise scientifique persistent.
Le contexte
Les études scientifiques et les expériences de terrain confirment la sécurité sanitaire des OGM. Plutôt que de débattre de leur projet politique agricole, les anti-OGM poursuivent leurs allégations de dangerosité des OGM, ce qui est bien plus payant médiatiquement.
Le décryptage politique complet du dossier OGM est présenté dans mon livre récent « OGM, la question politique ».
Ainsi, le groupe de Séralini et collaborateurs avait affirmé à tort la toxicité du maïs NK603 sur des rats. Pour rappel, lire la marée de réfutation de Séralini et coll. Cette publication a été logiquement retirée par le journal Food and Chemical Toxicology en novembre 2013.
Quand le lobby écologiste demande le retrait de documents qui lui déplaisent
Il a ainsi demandé (en vain) le retrait par Food and Chemical Toxicology d’un article d’un groupe chinois (Zhu et coll.), qui n'a pas été contesté scientifiquement comme celui de Séralini, et dont le seul tort semble d'être paru en même temps que celui de Seralini et coll. et dans le même journal.
Egalement visée (toujours en vain), notre publication Snell et coll., toujours dans le même journal (mais PARUE 2 ANS AVANT !) et qui compile et résume les études d’alimentation d’animaux à long terme par une nourriture à base de divers OGM.
Le 17 février 2014, une liste de chercheurs très marquée politiquement (autoproclamée « milieu académique ») ont écrit au PDG de l’INRA pour exiger le « retrait » d’un rapport de l’INRA sur les performances de l’agriculture biologique !
Quand la sénatrice écologiste Marie-Christine Blandin entre en jeu
En novembre 2013, la sénatrice saisit le Haut Conseil des Biotechnologies (HCB) au sujet de notre publication Snell et al.
Cette saisine est concomitante à l’information de Séralini et coll. de la volonté du journal Food and Chemical Toxicology de retirer leur article.
De plus, le lien avec l’article de Séralini et coll. est évident car le thème est explicitement mentionné dans la saisine (le nom Séralini apparait 3 fois) et repris de manière concertée par des sites web du lobby anti-OGM professionnel.
Notre publication scientifique était utile
Notre publication Snell et coll. n’est pas une étude de toxicologie, mais une compilation critique des études existantes.
Cette compilation a été citée 27 fois dans des publications scientifiques, sans aucune critique, ce qui montre sa qualité et son utilité.
Elle a été mentionnée dans des décryptages du prestigieux journal Nature.
Notre publication était aussi un acte civique, car elle a contribué à faire connaitre les travaux scientifiques de la recherche publique sur les OGM (avant sa publication, le lobby anti-OGM propageait la contrevérité de l’absence d’études à long terme).
Dans son avis le Conseil scientifique du HCB n'a pas donné prise à la manoeuvre Blandin, mais en acceptant cette saisine, le HCB s’est prêté à une instrumentalisation politique dangereuse
Le HCB a-t-il aujourd’hui une autre fonction que d’être occasionnellement instrumentalisé par des politiciens ? En effet :
-Le HCB n’a pas été saisi en 2012 quant aux arguments du Ministre de l’Ecologie N. Kosciusko-Morizet, sensés justifier (à tort) l’interdiction du maïs MON810 (la protestation du Conseil Scientifique au Premier Ministre de l’époque est restée sans réponse).
-Le HCB n’a pas été saisi en 2014 sur les propositions de loi ou l’arrêté du gouvernement Hollande visant à poursuivre l’interdiction de culture des OGM.
-Le second Conseil (« sociétal ») du HCB (CEES) a implosé en janvier 2012 (démission de nombreux membres). Il était de toute façon sans grand intérêt car ces membres sont nommés par le gouvernement sur une base politique. Il n’est pas exagéré de parler de farce.
Attention Danger ! La politique met en péril l’évaluation scientifique des risques !
Quand le vice-président du CEES du HCB veut piéger l’autre Conseil (scientifique) du HCB
Le vice-président du CEES du HCB, F. Jacquemart, est un militant écologiste et anti-science notoire. Il revendique dans un article d’une partialité inouïe la volonté du lobby anti-OGM :
- de faire retirer d’autres articles (dont la publication chinoise Zhu et coll. susmentionnée) : la manœuvre de contre-feu à la suite du retrait de la publication de Séralini est ici de nouveau claire !
-de piéger le CS du HCB (voir note 7 de l’article).
Les buts politiques des manoeuvres analysées ici (Blandin, Jacquemart,...) :
-accréditer que le retrait de l’article de Séralini était un complot (Jacquemart : « cet article [de Zhu et coll.] ne vaut rien et doit être retiré, si les motifs de retrait de l'article de l'équipe Séralini sont bien ceux invoqués par l'éditeur et non une soumission aux exigences de l'industrie »).
On remarquera ici que les autres études que nous avons compilées (Snell et coll.) n’ont pas bénéficié de 3 millions d’euros de la grande distribution, et ont dû faire avec les moyens limités de la recherche publique, et n’ont pas monté une opération politico-médiatique sur de fausses conclusions…,
-piéger l’évaluation scientifique des risques dans le cadre d’une stratégie globale de discrédit de l’expertise scientifique (qui contredit souvent les allégations des écolos d’idéologie).
Ainsi dès le 13 décembre 2013, un lobby anti-OGM professionnel vendait la mèche : « il sera instructif de comparer la manière dont a été traitée la saisine sur la publication de Séralini (audition sous forme de tribunal, conférence de presse accusatrice...) avec celle dont sera traitée celle-ci ».
Il s’agit de conclure à la partialité du CS du HCB (pourtant lui aussi en proie à l’idéologie anti-OGM) qui ferait « deux poids, deux mesures » vis-à-vis de Séralini et des autres.
-intimider les scientifiques pour qu’ils ne s’expriment plus sur les OGM.
On notera ici la nature tentaculaire du lobby anti-OGM : élus EELV, organisations militantes, sites web professionnels, noyautage du HCB, lobby pro-AB, etc.
Plutôt que de s’allier à la recherche publique, ce lobby veut imposer sa vision aux chercheurs. Cette logique d’affrontement est la conséquence d’une « pensée extrême » qui finit par croire aux contrevérités qu’elle assemble année après année.
Il est urgent que la vraie défense de l’environnement s’éloigne de cette idéologie.
Yes, Séralini’s publication is a poison
Even withdrawn, its toxic effects for scientific expertise persist.
Séralini et al. incorrectly asserted the toxicity of NK603 maize in rats. This publication was logically retracted by the Food and Chemical Toxicology Journal in November 2013. See my analysis.
Sadly, rather than accepting facts, the Green lobby resorted to subterfuge.
The green lobby requested the retraction of publications that displease them.
They asked (in vain) the retraction by Food and Chemical Toxicology of an article by a Chinese group (Zhu et al.), which has not been scientifically criticized like Séralini’s, apparently on the sole basis it was published at the same time as that of Seralini and in the same journal.
Also targeted (still in vain), was our publication Snell et al., in the same journal (but published 2 YEARS BEFORE!) and which compiles and summarizes long-term animal feeding studies with GMO-based foods.
On February 17, 2014, a group of politicized researchers wrote to the CEO of INRA to demand the "withdrawal" of a report from INRA on the (low) performance of organic agriculture.
Green Senator Marie-Christine Blandin intervenes
In November 2013, the senator referred the High Council of Biotechnologies (HCB) on our publication Snell et al.
This referral was concomitant with the information of Séralini et al. by the Food and Chemical Toxicology of the journal's decision to retract their article.
In addition, the link with the article by Séralini et al. is obvious because it is explicitly mentioned in the referral (the name Séralini appears 3 times) and taken up simultaneously by professional anti-GMO lobby websites.
In its opinion the HCB Scientific Council did not give in to Blandin’s maneuvering, but by accepting this referral, the HCB lent itself to a dangerous political instrumentalisation.
Our publication Snell et al. is not a toxicology study, but a critical compilation of existing studies. Our scientific publication was obviously useful since it has been cited 126 times in scientific publications
Our publication was also a civic act, because it helped to publicize public research on GMOs (before its publication, the anti-GMO lobby falsely that long-term studies have never been performed).