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  • : OGM : environnement, santé et politique
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Introduction

Le propriétaire de ce site ne dit pas si les OGM c’est bien ou mal, s’il faut en manger ou pas. Il n'est payé ni par Monsanto, ni par Carrefour, ni par Greenpeace... (lire la suite).    

Ses analyses sur les biotechnologies ont été poursuivies sur le cadre idéologique plus large, celui de la postmodernité.

 

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L'auteur

Marcel Kuntz est biologiste, directeur de recherche au CNRS et enseignant à l’Université Grenoble-Alpes, ses seules sources de revenus. Ses analyses n'engagent pas ses employeurs.

 

Nouvel ouvrage:

De la déconstruction au wokisme. La science menacée.

Notes pour la Fondapol (téléchargeables)

Glyphosate, le bon grain et l'ivraie

 

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Autres ouvragescouv grand public :

OGM, la question politique

 

 

 Les OGM, l'environnement et la santé  

 

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6 janvier 2020 1 06 /01 /janvier /2020 12:27
Adapté d'un article d'Emmanuelle Ducros dans L'Opinion

 

Food evolution est un film américain sorti en 2017, réalisé par Scott Hamilton Kennedy. Il s’attaque à un sujet controversé : les OGM. Le documentaire a choisi de démonter les mécanismes de diabolisation de cette technologie et met en avant ses avantages pour mieux nourrir une population mondiale croissante. Ses mésaventures, depuis sa sortie en France, mettent en lumière le tabou oppressant sur les OGM dans l’espace public.

 

« Naïfs ? Nous l’étions lorsque nous avons décidé de promouvoir Food evolution en France. » Eddy Agnassia, un des responsables de 2iFilms, jeune société de distribution cinématographique née en février 2018, a découvert le documentaire au festival de Cannes en mai 2018. « Pour notre premier film, nous voulions un long-métrage “sociétal”. […]

Avec Food evolution, nous voulions participer au pluralisme des idées sur les défis alimentaires. Nous étions loin de nous douter de ce qui allait suivre. »

Un an et demi après avoir pris en main le destin de Food evolution, la petite entreprise déchante. Tous les éléments semblaient pourtant réunis pour un succès. Le réalisateur, Scott Hamilton Kennedy, a été nominé aux Oscars en 2009 pour un autre film, The Garden. Le documentaire, sorti en 2017 et financé par un organisme scientifique à but non lucratif, l’Institute of food technologists, a bien fonctionné aux Etats-Unis. [...] Le film est, certes, scénarisé « à l’américaine », émotionnel dans sa défense des OGM, mais il est bien construit, intéressant. Il est factuel, rigoureux et démontre, preuves à l’appui, que le débat a été distordu par une redoutable machine à désinformer.

Il s’ouvre, d’ailleurs, sur une affaire célèbre, celle de la papaye rainbow. Ce fruit génétiquement modifié a déchaîné les passions à Hawaï où il a sauvé la production fruitière, anéantie par un parasite redoutable. « Nous savions que nous nous exposions aux controverses, commente Eddy Agnassia. Netflix avait d’ailleurs refusé le documentaire pour cette raison… Mais nous avons décidé de faire un choix contrariant. Le cinéma sert à cela. »

Art et essai.  Le film a bien obtenu un visa d’exploitation du ministère de la Culture en novembre 2018. Mais il devra se passer de la recommandation « Art et essai », pourtant libéralement distribuée, et qui permet l’accès à un réseau de 1 200 salles indépendantes. « Une grande déception, alors que le film remplit toutes les conditions pour être recommandé : qualité, nouveauté du sujet...[…]... Pour nous, il s’agit d’une sanction pure et simple d’un sujet tabou, les OGM. » […]

Des pressions pour que le film ne soit pas montré

Faute d’estampille, les promoteurs du film doivent batailler pour qu’il soit vu. Démarcher salle par salle. Essuyer des refus cinglants. Un mail du responsable de la programmation d’une salle alsacienne assène par exemple : « Il va à l’encontre des valeurs que nous défendons [de programmer] un documentaire pas assez objectif, trop pro-OGM et pesticides ».

Finalement, Food evolution n’a été programmé qu’une soixantaine de fois en France l’an dernier, dans 49 salles. Il a été écarté systématiquement des festivals consacrés à l’alimentation ou à l’agriculture, dans lesquels il aurait pu pourtant avoir un rôle appréciable de contrepoint aux théories « mainstream » sur l’agroécologisme.

« Des associations comme Générations futures, des mouvements comme les Faucheurs volontaires ont fait systématiquement pression sur les programmateurs pour que le film ne soit pas montré, dénonce Eddy Agnassia. Ils confisquent le débat. Nous ne comptons plus les défections, les réponses alambiquées. Cela dépasse Food evolution : il n’y a plus de place pour les idées contradictoires. » […]

Une diffusion à la télévision française en 2020 ?

Ce qui est inquiétant, c’est que le débat ouvert est difficile, y compris là où il devrait foisonner. La première projection du film en France, à AgroParisTech, la grande école française d’agronomie, le 27 novembre 2018, le démontre. « Le réalisateur était là, l’amphithéâtre comble, se souvient Augustin Chazal, secrétaire général de l’Institut Sapiens, qui a parrainé la soirée. Nous nous attendions à un accueil intéressé. Nous avons été étonnés par la méfiance d’une partie des étudiants. Certains ont reproché au réalisateur un parti pris pro-OGM, non scientifique… alors qu’ils ne sont pas choqués que les films anti-OGM soient si nombreux, si univoques, si peu scientifiques ! Moi qui suis ingénieur agronome, j’ai été surpris de manifestations d’une hostilité intrinsèque à la technologie. »

Le destin de Food evolution au cinéma semble scellé. « La sortie commerciale est un échec, les pertes lourdes, constate Eddy Agnassia. Néanmoins, nous restons confiants avec la prochaine exploitation du film en VOD sur la plateforme Vimeo et une probable diffusion à la télévision française en 2020. »

«Après une soirée de débat, 30 % à 40 % des gens sont moins enclins à croire des thèses toutes faites»

Gil Kressmann, de l’Association française des biotechnologies végétales, qui a animé une dizaine de soirées débat consécutives à la diffusion de Food evolution, se veut optimiste. « Le film est, certes, parfois accueilli de façon agressive, surtout en milieu urbain. Mais souvent, il provoque une prise de conscience de la complexité du sujet, un questionnement. Des spectateurs découvrent l’existence d’un lobby du bio et de ses outrances.

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