La colère est mauvaise conseillère. L’émotion aussi. L’aveuglement idéologique ne l’est pas moins : face aux attentats du 13 novembre 2015, deux voies extrêmes sont à éviter.
Celle du repli national illustré par le discours de Marine Le Pen, à la connotation volontairement « présidentialisable », tout en conservant ses obsessions du bouc émissaire européen et de la fermeture tous azimuts.
A l’autre extrême, Anne Hidalgo, la maire de Paris, face aux événements chante l’hymne de la Gauche postmoderne : la « diversité » et le « vivre-ensemble ».
L’idéologie nationaliste veut expulser l’Autre pour protéger la Nation et son identité, tandis qu’une idéologie cosmopolite voit l’identité nationale comme un particularisme offensant pour l’Autre qu’il faut accueillir sans conditions. La première profite des errements de la seconde devenue la pensée dominante du camp du Bien depuis des décennies.
Aucun de ces discours n’aborde la question centrale posée par une longue liste d’attentats : pourquoi des enfants passés par l’ « Ecole de la République », laïque, se construisent-ils une identité à l’opposé des valeurs proclamées par cette école ? N’est-ce pas parce que cette école et la bien-pensance médiatique ont trahi ces valeurs pour une idéologie postmoderne déconstructrice de l’Etat-Nation au profit de « communautés imaginées » ?
Il faudra plus que le discours d’Hidalgo sur « ce Paris populaire, ouvert, heureux de partager les cultures du monde parce que c'est un Paris fort de sa diversité » pour imaginer une nouvelle politique. A défaut, le retour du nationalisme est inéluctable, malheureusement.
Sur l'idéologie postmoderne, lire : "Déconstruire les déconstructeurs".